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InfoMigrants a recueilli le témoignage de Christian, un migrant ivoirien de 36 ans qui vit en Libye depuis deux ans. Il raconte comment, un jour de novembre 2017, il a été kidnappé et battu par des miliciens qui réclamaient de l’argent en échange de sa libération.

 

« Je m’appelle Christian et j’ai 36 ans. J’ai été menacé en Côte d’Ivoire pendant plusieurs années. Je me suis fait agressé plusieurs fois et je recevais des menaces de mort alors en 2016, j’ai préféré fuir mon pays. J’ai confié ma fille de 6 ans à ma sœur et je suis parti avec ma femme et mon fils de trois ans.

Après être passé par le Burkina Faso et le Niger, je suis arrivé à Tripoli, la capitale libyenne. Très vite, je me suis fait escroquer par un passeur. Je lui ai donné 200 000 francs CFA [300 euros, ndlr] pour qu’il nous aide à traverser la Méditerranée. Il nous alors a mis en contact avec l’un de ses amis qui nous a déposés en voiture à Sabratha [lieu de départ pour l’Europe des embarcations de migrants, ndlr].

C’est à partir de là que nous devions prendre le bateau. Mais, arrivés dans la ville, l’homme nous a dit que nous n’avions pas donné d’argent. J’ai compris que le passeur à Tripoli nous avait arnaqué et avait gardé les 200 000 francs CFA. 

J’ai donc dû travailler pour payer la traversée, pendant que ma femme restait dans une maison avec notre fils et d‘autres familles de migrants.

À Sabratha, les migrants se rassemblent tous les matins sur une place pour trouver du travail. Les Libyens intéressés nous font monter dans leur voiture et nous emmènent sur des exploitations ou sur des chantiers. Parfois, les patrons ne nous payent pas car ils savent qu’on ne peut pas porter plainte et que, de toute façon, notre plainte ne servira à rien. »

 

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