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Après le reportage diffusé sur CNN en novembre dernier, où l’on voyait des migrants vendus comme esclaves, le Nigeria a rapatrié de nombreux ressortissants de Libye. Obi Chuks Kingsley, qui a lui-même enduré un calvaire dans le désert libyen, a recueilli des témoignages de quelques « revenants » qui, comme lui, ont été séquestrés, battus et parfois même vendus.

Quand je repasse le film des mauvais jours vécus dans le Sahara, je ne peux pas m’empêcher de pleurer. Les souvenirs remontent : le harcèlement incessant, les brutalités, la faim, le manque d’eau, les nuits glaciales dans le désert. Cette douleur lancinante à la poitrine qui a résisté à tous les traitements est là pour me le rappeler. Puis, je me dis que j’aurais pu y passer. « Hey man, il y a quelque chose en toi que le monde entier t’envie. C’est ta résistance. Tu es un survivant. » A la fin de mon périple qui a duré plusieurs mois, je croyais voir des cadavres partout, nichés entre les dunes qui engloutissent nos rêves. Le plus insupportable, c’était la souffrance infligée aux filles, agressées continuellement et violées sans interruption. J’ai vu tout ça. Et puis, un jour, je suis rentré chez moi au Nigeria.

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