Crédit : OIM/Aissatou Sy

« Mes deux enfants sont partis et ne sont jamais revenus. Cela fait treize ans que nuit et jour je me demande s’ils sont morts ou en prison, ou s’ils vont revenir un jour. A un moment, on doit se résigner tout simplement au fait que nos enfants cessent de faire partie de notre quotidien même si on n’a aucune preuve de leur mort. Il y a un proverbe en wolof qui dit « njëriñ lo fekke » (la vie prévaut sur la réussite). A ces jeunes qui veulent partir, je vous prie de rester dans votre pays à défaut de partir de manière régulière. Le chômage n’est pas une fatalité » confie Mère Dior, une habitante de Thiaroye sur Mer, à l’est de Dakar.

 

Cela fait treize ans que nuit et jour je me demande s’ils sont morts ou en prison, ou s’ils vont revenir un jour. 

Malgré sa souffrance, Madame Dior est restée digne. Sa force, elle l’utilise aujourd’hui pour sensibiliser les jeunes sénégalais aux dangers de la migration irrégulière et aux conséquences désastreuses qu’elle peut avoir sur des milliers de familles.

Ce jour-là, Mère Dior a marqué tous ceux qui assistaient à la première séance de « Radios de quartiers » tenue à Guinaw rail sud dans la banlieue de Dakar.

Cette initiative lancée en avril 2019 est un concept original qui met en synergie évènements communautaires et émissions radiophoniques afin de stimuler le débat sur la migration au Sénégal. Elle permet de donner la parole aux communautés touchées par la migration irrégulière.

 

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