Crédit: Radio-Canada/Jean-François Bélanger

 

Dans le port sicilien de Pozzallo, un espace à l’écart attire le regard. Un cimetière de bateaux où sont entassées, pêle-mêle, des dizaines de barques saisies par les autorités. Ces coques éventrées sont celles d’embarcations de fortune empruntées par des migrants désespérés pour venir en Europe.

 

À leur bord, on trouve encore des sandales, des serviettes, des bouteilles d’eau et des gilets de sauvetage. Autant de témoignages silencieux de ces traversées dramatiques. La route de migration de la Méditerranée a fait au moins 3119 morts l’an dernier. Un chiffre sans doute bien en deçà de la réalité, car nombre de naufrages ont lieu loin des regards, sans survivant, sans témoin. Et les victimes de ces naufrages laissent peu de traces.

 

Un coin isolé du cimetière de Catane leur est réservé. Un carré gazonné où sont alignées des séries d’écriteaux recouverts de numéros, de dates ou de la simple mention « cadaveri sconosciuti », cadavres inconnus. Les sépultures modestes contrastent avec l’exubérance des tombeaux siciliens adjacents, recouverts d’inscriptions, de photos, de fleurs.

 

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