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Dawitt porte une casquette de baseball et fume dans un café du Caire, il me dit qu'il a 19 ans mais il a l'air plus jeune. Il explique qu'il a fui l'Érythrée à l'âge de 13 ans pour éviter une conscription forcée et à durée indéterminée au service militaire.

Sa famille l'a aidé à payer les passeurs pour aller en Égypte en passant par le Soudan. En luttant avec des dettes et en cherchant désespérément à traverser la mer pour se rendre en Europe, il a cherché en vain un travail régulier. Il a ensuite rencontré un Soudanais qui lui a suggéré un « moyen sûr et facile » d'avoir de l'argent : vendre un rein.

« J'ai pensé que c'était un bon moyen d’obtenir de l’argent rapidement et de voyager en Europe », a déclaré Dawitt. « J'étais inquiet, mais il m'a convaincu que ce serait une opération très facile et que je pourrais avoir une vie normale avec un seul rein. C'était beaucoup d'argent. Comment [pourrais-je] dire non à 5.000 dollars alors que je n'avais rien et que ma famille avait besoin d'aide? »

Dawitt a subit des analyses de sang et d'urine avant d'être opéré.

« Nous avons conduit pendant toute la nuit pour aller à l'hôpital. Je me souviens d'avoir descendu des escalierse et d'avoir attendu pour parler avec le médecin. Puis je suis entré dans une pièce où on m'a demandé de changer de vêtements et de m'allonger sur le lit. D'abord, je me souviens seulement que je me suis réveillé et j'ai ressenti une vive douleur dans mon côté. J'ai commencé à crier et à maudire tous.

Des preuves suggèrent que les intermédiaires d'organes approchent de plus en plus les migrants leur proposant un passage vers l'Europe en échange d'un don d'organe.

L’histoire de Dawitt est de plus en plus commune selon les statistiques. Selon un rapport publié en 2018, l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime a collecté des données sur 700 affaires de trafic d'organes, principalement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Pourtant, ces chiffres sont au mieux indicatifs. La taille réelle du secteur est difficile à évaluer car la majorité des cas ne sont pas signalés et les victimes hésitent à se manifester de peur d'être expulsées ou arrêtées.

 

En lire plus : The Guardian